La croissance économique du Niger – en moyenne 6% – reste insuffisante pour améliorer significativement la situation de 38% des Nigériens qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté. La population se caractérise par son extrême jeunesse (30% de la population âgée de 15 à 35 ans) d’où un besoin important de qualifications pour pouvoir s’insérer dans la vie active. Les perspectives de la jeunesse deviennent de plus en plus aléatoires avec les récents développements du contexte sécuritaire régional qui ont déstabilisé considérablement les circuits traditionnels d’exode. De plus, les effets de la crise sanitaire avec la pandémie de coronavirus (COVID-19) accentuent la vulnérabilité de ces jeunes.
La Suisse a décidé en 2012 d’accompagner le Niger en matière de formation professionnelle à travers le projet FOPROR qui intervient dans les régions de Maradi et Dosso. Les 3 phases du FOPROR ont permis d’aboutir à des dispositifs de formation portés par les associations d’artisans, les OP, impliquant les collectivités territoriales et les services publics déconcentrés :
La formation initiale professionnalisante (FIP) afin de préparer les jeunes directement aux métiers,
Les centres de formation aux métiers (CFM) qui ont fait l’objet de renforcement des capacités en infrastructures, équipement, matière d’œuvre et formation des formateurs,
Les sites intégrés de formation agricole (SIFA)
Les centres de formation des artisans (CFA), pratiquant l’apprentissage de type dual gérés par les OP qui permettent de former sur plusieurs filières
Le perfectionnement pour permettre aux maîtres artisans de mettre à jour leurs compétences et assurer efficacement l’encadrement des apprentis
Les plateformes d’information, d’orientation et d’accompagnement des jeunes
Les conseillers en formation qui appuient les centres et dispositifs de formation à élaborer les dossiers de formation pour financement.
Le programme en planification, GWANI qui prendra le relais du FOPROR, vise à contribuer à la construction d’un système de formation professionnelle de qualité, soutenu par le secteur privé et inclusif à travers :
i) L’institutionnalisation des (SIFA) et des centres d’apprentissage de type dual pour l’émergence d’un système de formation professionnelle prenant en compte les besoins réels des économies locales.
ii) Le développement des compétences en éducation de base et formation professionnelle des jeunes dans les filières agricoles porteuses, les métiers semi-industriels et les NTIC, à fort potentiel d’employabilité, en lien avec le secteur privé pour augmenter l’employabilité et l’emploi de ces jeunes.
iii) L’accès des jeunes surtout les plus vulnérables (zones rurales, péri-urbaines et celles à situation sécuritaire difficile) à des formations courtes, mobiles qui peuvent être organisées dans leur proximité.
L’objectif de la prestation consistait à identifier et analyser dans le cadre de la préparation de GWANI, les métiers porteurs à haute valeur ajoutée économique, sociale, humaine, ou même écologique mais aussi créateurs d’emploi en prenant en compte les filières agricoles, les branches semi-industrielles et les NTICS, et de déterminer les modalités de soutien au développement d’une offre de formation pour chacun de ces métiers. En particulier, il s’agissait de déterminer quels sont les métiers pour l’emploi actuel et futur surtout pour les entreprises privées.
Concrètement l’équipe d’I&D avait la charge de :
1) Déterminer, à la lumière de la dynamique du marché, le potentiel d’employabilité des jeunes de chacun des métiers retenus.
2) Recenser et analyser les offres de formation qui existent pour chacun de ces métiers : contenu de la formation, efficacité externe de la formation, type de certification, etc.
3) Proposer à la DDC, le type de certification le plus pertinent pour chacun des métiers : certification en CQP, formation en entreprise, formation modulaire, formation au sein d’un établissement d’enseignement technique, formation au sein d’un centre de formation public et/ou privé (lesquels).
4) Recenser les centres de formation publics et privés qui peuvent être considérés comme des acteurs de changement dans le cadre du développement des métiers porteurs ;
5) Identifier les OP et les faîtières les plus pertinentes pour participer à la mise en œuvre de GWANI.
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