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Pôle Forêt / Environnement

Des enjeux de plus en plus forts, nationaux et mondiaux

Aujourd’hui les enjeux de la Gestion Durable des Ressources Naturelles sont de plus en plus importants, tant au niveau national que sous-régional ou mondial : enjeux environnementaux avec la gestion durable des écosystèmes naturels, enjeux économiques avec l’importance du secteur forestier dans de nombreux pays en développement, enjeux sociaux avec les incidences et les retombées du secteur pour les communautés locales.

 

Les enjeux environnementaux sont devenus internationaux avec l’importance des bassins forestiers dans les équilibres naturels mondiaux et leur prise en compte dans la lutte contre la désertification ou les changements climatiques. La question des Biens Publics Mondiaux est maintenant au centre des discussions internationales avec des intérêts souvent divergents entre les parties prenantes. Des enjeux particuliers portent dans certains pays sur les problématiques du bois-énergie. Dans certains pays le secteur forestier prend une importance particulière liée aux impacts sur les peuples autochtones.

 

Face à ces enjeux, les défis sont nombreux et complexes.

Des défis complexes

La gestion des ressources naturelles dans les pays a des impacts maintenant mondiaux, mais elle reste dépendante des décisions nationales. Or, derrière les déclarations officielles sur la gestion durable, les agendas gouvernementaux sont confrontés aux besoins de développement. L’équilibre est difficile à trouver face aux pressions grandissantes du secteur agricole ou minier. Les politiques sectorielles restent à harmoniser et à se traduire concrètement en termes de mise en œuvre.

 

La gouvernance du secteur forestier a progressé significativement depuis plusieurs années, sous l’impulsion de décideurs convaincus, des partenaires au développement ou de la société civile en essor, ou encore sous la pression des marchés. De nouveaux instruments comme la certification ou bientôt le FLEGT se mettent en place. Néanmoins les enjeux financiers du secteur forestier sont tels que les règles du jeu ne sont pas réellement respectées sur le terrain surtout quand le contrôle de leur mise en œuvre dépend d’une administration peu motivée et/ou travaillant dans des conditions difficiles.

 

Les évolutions institutionnelles sont en cours. Le partage et le transfert des fonctions entre l’Etat, le secteur privé et la société civile a bien évolué depuis une dizaine d’années. La restructuration des administrations forestières publiques et parapubliques a commencé dans plusieurs pays. Mais la question demeure de comment accompagner ces changements. L’Etat se retire des fonctions en régie mais a du mal à appréhender ses nouvelles missions régaliennes ou partager certaines fonctions. Les ressources humaines demeurent une contrainte forte à ces évolutions attendues. Les capacités de maîtrise des nouveaux outils de gestion forestière (plans d’aménagement, mécanismes de traçabilité...) sont encore à construire.

 

La mise en place de plans d’aménagement forestier (PAF) est certainement un grand tournant des vingt dernières années, avec la mise en place d’une contractualisation à long terme avec l’Etat qui délègue la gestion de ressources naturelles à des opérateurs privés qui s’engagent sur des normes et pratiques de gestion durable. Mais cela demande de nouvelles fonctions à assurer de part et d’autre, des métiers différents pour l’exploitant confronté à des obligations sociales et environnementales qui dépassent son métier traditionnel. Des outils comme le PAF trop complexes ou coûteux pour des exploitants de taille limitée sont certainement à adapter. Rappelons aussi, sans remettre en cause la plus value des PAF, que plus que les outils, c’est le respect des règles du jeu qui importe. Par exemple, le simple respect des assiettes de coupe et des diamètres d’exploitation constituerait déjà une grande avancée. Si les avancées dans les PAF tiennent avant tout à la certification, et donc à la pression des marchés, il importe que les Etats concernés s’approprient réellement cette démarche au-delà des déclarations et des textes règlementaires.

 

Des défis particuliers portent sur (i) la gestion décentralisée des espaces et ressources forestières (forêts communales, forêts communautaires), (ii) l’implication des communautés locales dans les choix d’aménagement et la gestion concertée des ressources, (iii) le partage de la rente forestière et la gestion de la fiscalité forestière, (iv) l’appui à la société civile dans son rôle de contre-pouvoir.

 

Enfin la dimension sous-régionale de la gestion forestière devient une question centrale pour l’avenir des forêts. La nécessité est forte de politiques, stratégies et règlementations harmonisées et coordonnées. Mais cela demande des montages institutionnels complexes et souvent handicapés par les enjeux politiques régionaux.

De nouveaux mécanismes de financement

Une autre tendance forte des dernières années concerne la mise en place de nouveaux instruments de financement.

 

Des fondations, notamment pour les Aires Protégées, se sont mises en place ou sont en projet, avec des statuts et des montages divers. Mais les financements ne sont pas encore suffisants pour assurer la pérennité des actions. Les montages sont souvent complexes et les statuts supra-nationaux posent parfois problème aux pays.

 

Les fonds forestiers sont également apparus, dans l’objectif principal de sécuriser les financements alloués au secteur forestier. Mais ils posent de nombreux problèmes de gestion, de transparence, de choix d’allocation des ressources, parfois de conflit avec les Ministères des Finances.

 

Plus récemment de nouveaux mécanismes de financement liés à la lutte contre les changements climatiques sont en préparation. Les enjeux financiers sont énormes et ces outils peuvent devenir des leviers de financement très importants pour la gestion durable. Néanmoins le montage reste à finaliser, la difficulté de mettre en place des fonds « carbone » ou fonds « vert » montre les divergences de stratégie et de ciblage de ces fonds entre les pays concernés, et la plupart des pays en développement ne sont pas encore prêts pour ces nouveaux mécanismes.

 

Enfin, comme dans d’autres secteurs, l’approche sectorielle se met en place. Mais des expériences concrètes récentes incitent à la prudence. De nouveau les capacités nationales sont encore en deçà des besoins de ces nouveaux instruments d’aide au développement.